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A partir du milieu
des années 1970, la société civile polonaise était à nouveau en mouvement,
et cette fois dans l'unité des milieux intellectuels, de l'Eglise catholique
et de la classe ouvrière. Les amendements constitutionnels de décembre
1975, qui
officialisaient le monopole du parti communiste et proclamaient "irréversible"
l'alliance avec l'URSS, étaient contestés avec vigueur; la répression
des grèves de juin 1976 à Radom et à Ursus mobilisa l'intelligentsia et
suscita la création du Comité de défense des ouvriers (KOR); des organisations
étudiantes indépendantes, des journaux et des maisons d'édition clandestins
virent le jour. La force essentielle était l'Eglise. Ses relations avec
Gomulka étaient mauvaises. Elles s'améliorèrent à l'époque de Gierek,
et le cardinal Wyszynski, primat de Pologne, encouragea les fidèles à
travailler pour le bien-être du pays. Le Saint-Siège reconnut en 1972
les frontières occidentales de la Pologne et créa des diocèses dans les
nouveaux territoires. L'Eglise prit une attitude de défense énergétique
des ouvriers, en tentant toutefois de décourager les grèves et les violences.
La marche vers la chute du communisme commença réellement le 17 octobre 1978. Pour la première fois de l'Histoire, un Pape d'origine non-latine est élu au Saint-Siège. L'archevêque de Cracovie Karol Wojtyla prit le nom de Jean-Paul II. L'euphorie au sein de la population polonaise était générale. En avril 1979, le peuple polonais qui prenait peu à peu conscience de sa force fit la démonstration de son unité lors de la visite de Jean-Paul II à Varsovie. Le Pape fit un discours qui restera célèbre. "N'ayez pas peur!" dit-il à la foule. Ces mots firent trembler le bloc communiste. En clair, ils voulaient dire que nul ne peut s'opposer aux aspirations des Polonais, unis par leur foi ainsi que par l'amour qu'ils portent à leur patrie. Site partenaire: www.beskid.com. Copyright © 2002 A.Zohry . Tous droits réservés. |