La chute du communisme

 

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    Les consultations électorales de juin 1989 révèlent que le "rétrécissement  de la base sociale" du pouvoir communiste dépasse les pires craintes des dirigeants communistes. Au Sénat, Solidarnosc remporte, sans frémir, 99 des 100 sièges (le dernier étant occupé par un candidat indépendant) à la Diète, presque aucun des candidats du Parti n'est élu au premier tour sur les sièges "réservés" ; au second tour, la participation électorale est extrêmement faible et, lorsqu'il y a multiplicité de candidats du Parti, ce sont les communistes les moins conformistes, les moins liés à l'appareil du Parti, qui sont élus. Le désarroi gagne la direction du parti communiste, qui propose la constitution d'un gouvernement d'union nationale avec la participation de Solidarnosc. Mais le syndicat refuse de lui servir de caution; et les partis satellites qui, depuis les débuts du régime, n'étaient que les courroies de transmission du Parti dominant dans les milieux paysan, catholique ou des professions libérales, se réveillent in extremis et décident de s'affranchir de toute tutelle. Le PC se retrouve, du même coup, minoritaire à la Diète avec 38 % des sièges; la dissidence gagne ses rangs. Le général Jaruzelski estime ne pas avoir d'autre solution que de confier la direction du gouvernement à Solidarnosc.

    La décision est historique: le modèle polonais prend une autre signification que celle primitivement prévue. Les seules exigences des Soviétiques concernent le maintien de l'alliance avec l'URSS et l'intégrité du Pacte de Varsovie. Le Premier Ministre pressenti, Tadeusz Mazowiecki, qui sera investi le 12 septembre, accepte de céder quatre portefeuilles - dont la Défense et l'Intérieur -  au parti communiste. L'élection acquise de justesse, du général Jaruzelski comme chef de l'Etat, semble maintenir entre les mains du Parti l'essentiel des pouvoirs de répression: le Président peut invoquer " l'Etat d'urgence ", démettre le gouvernement, se porter garant des relations avec Moscou... Mais la désintégration du Parti, déserté par ses députés et même par deux ministres, va rapidement enlever toute substance au compromis politique intervenu, et toute réalité aux pouvoirs du général-Président.

    Par la suite, les événements vont s'enchaîner les uns après les autres. Le 9 novembre, le Mur de Berlin, symbole du Rideau de Fer, tombe. En décembre 1989, Vaclav Havel est élu à la présidence de la République tchécoslovaque, juste avant que la Hongrie mette fin à la République socialiste en mars 1990. Le 9 décembre 1990, Lech Walesa est élu à la tête de la Pologne. Quelques mois plus tard, Jean-Paul II reçoit un accueil triomphal dans son pays natal (14-15 août 1991 à Czestochowa), lui qui, malgré ses devoirs papales, a su joué son rôle dans la chute du communisme à la perfection. Les élections totalement libres du 27 octobre 1991 confirment la volonté des Polonais d'accéder à la liberté. Certes, la situation économique qu'hérite le gouvernement de Solidarnosc est dramatique. Mais impossible n'étant pas dans le langage des Polonais, c'est avec un sentiment satisfait d'avoir réalisé le plus grand événement d'après-guerre que la population va se consacrer à la création d'un Etat souverain fort, destiné à occuper la place qui lui revient de droit sur la scène européenne et mondiale.

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