La Pologne des années 70

 

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La Pologne des années 70
L'élection de Jean-Paul II
Les grèves d'août 1980 (1)
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Contre-épreuve, la Pologne l'était dès 1956. La nation polonaise n'était pas en effet une république socialiste comme les autres. C'est sans doute elle qui résistait le plus à un système qui lui avait été imposé par les Soviétiques. L'Eglise catholique exerçait plus d'influence que partout ailleurs. La collectivisation des terres avait été stoppée et le rôle des paysans petits propriétaires était important. Les ouvriers des chantiers navals et des aciéries étaient très combatifs et non doctrinaires; lorsqu'ils eurent découvert que les responsables de leurs bas niveaux de vie étaient les communistes du gouvernement, c'est contre eux qu'ils entamèrent la lutte. Les syndicats officiels, avec leurs 15 millions de membres, étaient devenus des refuges pour les nantis, et la  corruption y était extrême. Une certaine pluralisation du pouvoir en Pologne - à défaut d'une véritable démocratie - y était évidente. Au sein même du POUP (équivalent du parti communiste mais constitué par une coalition dont les communistes tenaient la direction), la compétition des factions rivales étaient parfois ouvertes.

   Wladislaw Gomulka, premier secrétaire du Parti depuis 1956, homme secret, isolé, sévère partisan de l'austérité et du rationnement, provoqua un extrême mécontentement. Malgré son succès en politique extérieure avec notamment la reconnaissance de la ligne Oder-Neisse par l'Occident, il fut victime de la rébellion des intellectuels en mars 1968 et surtout d'une grève déclenchée le 14 décembre 1970 aux chantiers navals de Gdansk (ex-Dantzig). La milice et l'armée tirèrent sur la foule. Il y eut de nombreux morts. Dans tout le pays se constituèrent des "comités de grève". Le 19 décembre, le Bureau politiques remplaça Gomulka par Edward Gierek, secrétaire du Parti en Silésie, homme ouvert, qui avait passé vingt-deux ans comme mineur en Occident et qui proposait de substituer à la répression une politique de "renouveau" et d'"expansion". Gierek esquissa un apparent "décollage" économique, dans un climat de bonne entente avec l'Occident. Il fit deux voyages en France et reçut deux fois le président Valéry Giscard d'Estaing. Les présidents américains Nixon, Ford et Carter vinrent en Pologne. Gierek resta finalement dix ans au pouvoir. Sa tâche était ardue: maintenir les exigences de la doctrine communiste sous la surveillance méfiante de l'URSS d'un côté, et satisfaire les aspirations polonaises. Ainsi, il devait rendre au pays sa prospérité, aux Polonais leur liberté et un bon cadre de vie, sans marché noir ni rationnement et bas salaires. Gierek tenta de développer les importations et prit de nombreux crédits à l'étranger, ce qui aboutit à un endettement colossal qui atteignait les 15 milliards de dollars en 1980. Il ne put finalement, sous le coup des chocs pétroliers et face à la saturation des marchés occidentaux, insérer la Pologne dans le système international. Son pari sur "la construction d'une nouvelle Pologne" fut un échec. Les conséquences dramatiques de l'augmentation massive des prix qu'il avait décidé en juillet 1980 lui furent fatales. Le 6 septembre 1980, il fut forcé de donner sa démission. Le Comité central désigna à sa place l'un de ses proches, Stanislaw Kania.

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